Alors qu’il avait nié en Conseil
des ministres et devant l'Assemblée avoir jamais détenu un compte à
l'étranger. Alors que le président François hollande voulait faire d’un
gouvernement exemplaire sa marque de fabrique, il se retrouve empêtrer
avec un ancien ministre au cœur d’un scandale de blanchiment.
Le gouvernement avait ainsi soutenu Mr Cahuzac au travers de la porte-parole du Najat Vallaud-Belkacem :
"Pour ce qui est du gouvernement,
du Premier ministre et du président de la République, chacun a affiché
sa solidarité à Jérôme Cahuzac qui traverse un épisode particulièrement
désagréable", a affirmé Mme Vallaud-Belkacem. "Jérôme Cahuzac se défend
parfaitement en présentant la vérité des faits (...) Il a fourni des
éléments suffisamment objectifs pour faire tomber les allégations de
Mediapart", a-t-elle ajouté, rappelant que le ministre avait "décidé
d'engager une action en justice au civil comme au pénal, à l'égard de
ces allégations".
L’avocat du ministre avait ironisé
en décembre 2012 : "Pourquoi pas une hacienda au Mexique ?" Me Gilles
August a confirmé que son client entendait porter plainte en diffamation
et a écarté toute perspective de démission du gouvernement.
L’ancien ministre a finit par avoué sur son blog détenir des comptes à l’étranger :
"Par lettre du 26 mars 2013, j’ai
demandé à Messieurs les juges d’instruction Roger Le Loire et Renaud Van
Ruymbeke de bien vouloir me recevoir afin que, délivré des obligations
de ma fonction, je puisse enfin donner les explications qui s’imposent
au regard de la détention à l’étranger d’un compte bancaire dont je suis
le bénéficiaire depuis une vingtaine d’années.
J’ai rencontré les deux juges
aujourd’hui. Je leur ai confirmé l’existence de ce compte et je les ai
informés de ce que j’avais d’ores et déjà donné les instructions
nécessaires pour que l’intégralité des actifs déposés sur ce compte, qui
n’a pas été abondé depuis une douzaine d’années, soit environ 600.000
€, soient rapatriés sur mon compte bancaire à Paris. A Monsieur le
Président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues
du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé. A
mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux
Français j’exprime mes sincères et plus profonds regrets. Je pense aussi
à mes collaborateurs, à mes amis et à ma famille que j’ai tant déçus.
J’ai mené une lutte intérieure
taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité
auquel j’ai manqué et le souci de remplir les missions qui m’ont été
confiées et notamment la dernière que je n’ai pu mener à bien. J’ai été
pris dans une spirale du mensonge et m’y suis fourvoyé. Je suis dévasté
par le remords.
Penser que je pourrais éviter
d’affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une
faute inqualifiable. J’affronterai désormais cette réalité en toute
transparence".
Jérôme Cahuzac se trouvait ce mardi après-midi au pôle financier du Tribunal de Grande Instance de Paris.
Une information judiciaire contre X
visant l'ancien ministre du Budget a été ouverte pour blanchiment de
fraude fiscale, mais aussi perception par un membre d'une profession
médicale d'avantages procurés par une entreprise dont les services ou
les produits sont pris en charge par la sécurité sociale, blanchiment et
recel de ce délit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire