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L'affaire
Urba concerne le financement occulte du parti socialiste dans les années 80 et
potentiellement le financement de la campagne de François Mitterrand en 1988.
Les entreprises qui souhaitaient obtenir des marchés publics devaient verser,
par le biais de fausses factures, à hauteur de 2 % à 4 % du montant des marchés
concernés à des bureaux d’études. Les bureaux d'études se chargeaient ensuite
de reverser les commissions, dont ils conservaient 40 % du montant, dans les
caisses du Parti Socialiste (30 % au niveau national et 30 % au niveau local),
dans le but de financer les campagnes électorales. Tout démarre suite a un
accident de travail mortel, durant son enquête
le juge d'instruction interroge un ancien responsable socialiste qui affirme
que plusieurs bureaux d'études, notamment Urba, perçoivent des commissions et
les reversent au Parti Socialiste. Le parquet ouvre alors une information
contre X pour extorsion de fonds, faux et usage de faux et corruption.
Lors de la perquisition des locaux d'Urba, les enquêteurs tombent sur Les
cahiers de Joseph Delcroix, militant PS qui a noté avec application le contenu
de toutes les réunions et ils ont ainsi accès aux rendez-vous, ordres du jour, les montages, les contacts,
les sommes en jeu, les noms des politiciens bénéficiant de la manne.
L'inspecteur de police judiciaire Antoine Gaudino, publie un livre intitulé
"L’enquête impossible", dans lequel il est question de l'affaire des
fausses factures de Marseille, et qui met directement en cause la SORMAE, Urba,
sept responsables politiques de droite, six socialistes ainsi que le
financement, grâce à « l’argent de la corruption », révélant qu'Urba-Gracco
avait financé, à hauteur de 25%, la campagne présidentielle de 1988 de François
Mitterrand. Dont le directeur était Henri Nallet et qui se trouvera être Garde
des Sceaux aux débuts de l'enquête.
L'enquête d'Antoine Gaudino avançant, en dépit des obstacles, le
gouvernement de F. Mitterrand, dirigé par Michel Rocard décide de faire passer
une loi d'amnistie. Ainsi Le 22 décembre 1989, après une navette parlementaire,
l'Assemblée nationale (majorité PS) adopte une version de texte incluant
l'amnistie de « toutes infractions commises avant le 15 juin 1989 en relation
avec le financement direct ou indirect de campagnes électorales ou de partis et
de groupements politiques. Les responsables financiers de l'élection de 1988,
échapperont définitivement aux poursuites à ce titre.
Le juge Thierry Jean-Pierre met à jour les ramifications de la société
Urbal et le dimanche 7 avril 1991, il perquisitionne dans les locaux parisiens
d'Urba-Gracco, ce qui lui vaudra d'être aussitôt dessaisi de l'affaire sur
instructions d’Henri Nallet Garde des Sceaux ex-trésorier de la campagne
présidentielle.
Le parti socialiste tente de récupérer les documents saisis et de faire
enterrer le dossier. Mais la Saisie est déclaré « conforme au droit » par la
chambre d'accusation de la cour d'appel d'Angers ainsi que par la cour de
cassation qui indique que : « les magistrats du parquet doivent pouvoir ouvrir
librement une information lorsqu'ils estiment que les faits le justifient », et
finalement, fin décembre 1991, le juge Renaud Van Ruymbeke reprend le dossier. Au
final seulement 5 personnes sont condamné et à cause de la loi d’amnistie et
aucune procédure n'est lancé concernant le financement de la campagne de François
Mitterrand.
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Affaire
des marchés publics d’Île-de-France : elle concerne le financement, par les
marchés de construction et d'entretien des lycées, des grands partis politiques
français : RPR, PR, PS, PCF, organisés en cartel. Seuls les Verts et le FN
n'ont pas participé à ce détournement. Les montants détournés aux frais du
contribuable francilien se montent à environ 100 millions d'euro. les
entreprises qui se voyaient attribuer des marchés de construction des lycées
d'Île-de-France devaient reverser 2 % de leurs montants aux partis (montant
total du marché estimé a plus de 24 milliard de francs). L'affaire fut
instruite par le juge Armand Riberolles à partir de 1997. En décembre 2000,
Michel Roussin, ancien ministre, ancien directeur du cabinet de Jacques Chirac
à la Mairie de Paris, est incarcéré, tandis que Louise-Yvonne Casetta est mis
en examen. Une cinquantaine de personnes ont été renvoyées devant le tribunal
correctionnel de Paris. Le procès en première instance s'est terminé le
mercredi 26 octobre 2005. Le tribunal a condamné 43 prévenus, dont 14 ont fait
appel. Mais le juge n'a pas pu poursuivre le président de la république qui est
protégé par son immunité.
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Affaire du
casino d'Annemasse : Dans cette affaire, Charles Pasqua est poursuivi pour
le financement illégal de sa campagne aux élections européennes de 1999. Il a
été mis en examen pour abus de confiance et faux. Le juge Philippe Courroye
soupçonne l'existence d'un système de financement occulte, lié à l'affaire du
casino d'Annemasse. Charles Pasqua est alors accusé d'avoir bénéficié de fonds
issus de la revente du casino pour financer sa campagne aux européennes du
Rassemblement pour la France. En 1994, alors ministre de l'Intérieur, il avait
autorisé l'exploitation du casino en échange de 7,5 millions de francs. En mars
2008, il écope de dix-huit mois de prison avec sursis pour le financement
illégal de sa campagne en 1999. Le projet d'ouverture d'un casino à Annemasse
est longtemps resté bloqué suite aux négatifs de la Commission supérieure des
jeux et des refus ministériels. Le 30 mars 1993, Charles Pasqua devient
ministre de l'Intérieur. En juillet 1993, Robert Feliciaggi et ses associés
déposent un autre dossier pour l'exploitation du casino de Grasse, pour lequel
la Commission des jeux émet également un avis négatif, pour les mêmes raisons.
Le 20 avril 1994, malgré la défiance de ses services, le ministre Charles
Pasqua autorise l'exploitation du casino d'Annemasse par Robert Feliciaggi. En
mars 1995, le Casino d'Annemasse est revendu, muni de son autorisation. Selon
Robert Borrel, le maire d'Annemasse, Robert Feliciaggi a « revendu l'autorisation
d'exploitation »lui permettant de réaliser une plus-value de 100 millions de
francs. Quelques années après, Charles Pasqua aurait récupéré une avance de 7,5
millions de francs pour financer la campagne européenne du RPF.
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