Alors que l'Occident, états unis, Grande-Bretagne et France, en tête préparent une intervention armée contre le régime de damas, aucun élément tangible ne permet aujourd'hui d'attester des responsabilités dans le massacre des 21 aout dans le quartier de Ghouta à Damas.
Pourtant ils n’ont eu cette fois aucun doute sur la responsabilité des forces d’Assad : « Il y a un massacre chimique qui est établi, nous avons le droit d’agir, affirmait Laurent Fabius, « des armes chimiques ont été utilisées, les responsables doivent répondre de leurs actes. » indiquait John Kerry. Ainsi malgré les nombreuses déclarations depuis une semaine, aucune preuve ne vient pour l'heure confirmer la responsabilité du gouvernement de Bachar el Assad. "On ne peut pas confirmer qui en est l'auteur", indique Rami Abdel Rahmane au Point .fr. "On peut simplement affirmer que 338 personnes ont perdu la vie dans une attaque au gaz chimique, dont une majorité de civils."
On se souvient d'ailleurs de la certitude en 2003 de la présence d'armes de destruction massive en Irak qui avait entrainé les 3e guerre du Golfe. Colin Powell avait d'ailleurs montré devant le conseil de sécurité de l'Onu des photos de camions présentés comme des prototypes de laboratoire mobile de recherche biologique, des photos satellites d’usine d’armes chimiques et de bunkers, l’enregistrement d’une conversation entre des officiers de la garde républicaine irakienne qui parlent d’« agents neurotoxiques » et présente finalement un flacon de poudre blanche : de l’Anthrax. Il insiste : « chacune des déclarations que je fais aujourd’hui s’appuie sur des sources, des sources solides ». Armes de destruction massive qui n'ont d'ailleurs jamais ete trouvé mais L'administration Bush avait demandé à la CIA des enquêtes et des écoutes téléphoniques illégales pour pouvoir dénigrer publiquement les détracteurs de cette guerre.
Sur le plan politique, la syrie n'avait pas vraiment d'intérêt à faire usage d'armes chimiques alors que qu'il reprenait militairement l'avantage sur la rébellion et que les enquêteurs de l'ONU venaient d'arriver en Syrie.
Alors que les rebelles syriens les plus extrémistes notamment le front al-nosra qui s'est emparé de certains stocks chimiques étaient tout à fait capables de les activer et de les retourner contre des civils, avec pour objectifs de provoquer une levée de boucliers internationale et ainsi déclencher une intervention d’urgence. Le 30 mai 2013, les autorités turques ont arrêté douze membres du Front Al Nosra, le
groupe de rebelles Syriens lié à Al Qaïda d'Irak. Ils étaient en
possession de 2 kg de gaz sarin et planifiaient des attentats en
Turquie
Les autorités syriennes ont d'ailleurs demandé à l’ONU d’effectuer immédiatement une enquête sur trois attaques chimiques supplémentaires, qui aurait été perpétrées par les rebelles dans les environs de Damas les 22, 24 et 25 août, dans lesquelles des soldats des troupes gouvernementales auraient perdu la vie.
En mai dernier les conclusions de Carla del Ponte, membre de la commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'homme en Syrie, sont tombées : les rebelles syriens ont bien fait usage du gaz sarin. elle indiquait : "nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages, mais selon ce que nous avons pu établir jusqu'à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin". Lors de son interview sur Europe 1 Karim Émile Bitar, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales (IRIS)indiquait qu'en utilisant ce gaz, "les rebelles avaient peut-être envie de précipiter une intervention américaine. Cela aurait été compréhensible".
Arrivés le 18 août en Syrie, les experts de
l'ONU chargés d'enquêter sur le "massacre de la Ghouta" et de faire la lumiere sur les responsabilité n'ont pu
commencer leur mission que lundi dernier. Ils ont été pris pour cible par des tireurs embusqués alors qu'ils se rendaient sur le lieu où l'armée syrienne est soupçonnée d'avoir fait usage d'armes chimiques contre ses opposants mercredis derniers. Les snipers, encore non identifiés, auraient tiré à plusieurs reprises sur le véhicule situé en tête de cortège, au niveau d'une zone tampon. Forçant le cortège à faire machine arrière vers le check-point du gouvernement.
Selon Olivier Lepick la mission des inspecteurs de l'ONU est voué a l'echec et il explique : "il sera extrêmement difficile pour eux de
déterminer qui en a été l'auteur, ce qui nécessiterait de retrouver des
débris des armes utilisées pour l'attaque."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire