Samedi à Kidal, dans le nord du Mali
deux journalistes français de Radio France Internationale (RFI),
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, sont enlevé puis retrouver morts
quelques heure plus tard.
Des témoins oculaires font état des
circonstances dans lesquelles les deux journalistes ont été tués. Les
journalistes ont tenté d’avoir des entretiens avec de nombreux notables
mais en vain.
Finalement ils se sont présenté chez
Imbeyry ag Rhissa, membre du Mouvement national de libération de
l'Azawad ( MLNA), organisation indépendantiste Touareg qui contrôle le
centre-ville. «Ils sont arrivés chez moi de manière improvisée. Ils
m'ont dit qu'ils n'en avaient pas pour longtemps et on a fait une
interview d'une demi-heure environ» . C'est en remontant dans leur
véhicule que Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, sont
kidnappés.
Les assaillants attendaient que les
journalistes sortent de chez Imbeyry ag Rhissa pour les embarquer à bord
d’un 4x4 de couleur beige, sans plaque d’immatriculation. L’unité de
l’armée française a été informée dés le moment où les ravisseurs
embarquaient les deux journalistes…», «L’action était très rapide. Il
était 13h35, lorsque les deux véhicules avaient pris la direction de
l’est de Kidal, en empruntant la route de Tin Inssako.»
- La source d'un journal algérien, El WATAN (article du04/11 à 10h), affirme
avoir obtenu des informations «fiables» qui permettent de reconstituer
les circonstances de la mort des deux journalistes. «En fait, le
véhicule qui transportait les deux journalistes s’est arrêté à 27 km de
la ville, alors que celui qui assurait l’escorte a continué sa route. Ce
qui est certain, c’est qu’une trentaine de minutes plus tard, un
hélicoptère de l’armée française a survolé l’endroit. Les ravisseurs et
les otages étaient déjà sortis du véhicule. C’est alors que
l’hélicoptère a tiré plusieurs salves en leur direction, tuant sur le
coup les trois ravisseurs ainsi que les deux otages», raconte la source. L'armé française dément cette
information et affirme que les deux hélicoptères, qui ont été mobilisés,
ont décollé de Tessalit, à 250 km de là, et ont mis une heure et demie
pour se rendre à Kidal et qu'il n'ont jamais ete en contact avec la
voiture.
- Le porte-parole du groupe rebelle MNLA
Hama Ag Sid'Ahmed s'est exprimé ce mardi matin sur la radio française
RMC. Pour lui, les deux journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon
ont été exécutés par des chasseurs de prime envoyés par des groupes
islamiques.
Le contrôle de la ville de Kidal ne
serait plus assuré pour Hama Ag Sid'Ahmed qui dit que plusieurs hommes
de la ville seraient potentiellement payés par des islamistes pour
commettre des actes terroristes. Quant à l'exécution des deux
journalistes de RFI, il a une explication : les ravisseurs
ont eu une panne dans le désert après leur fuite avec les otages. Pris
de panique, en entendant le bruit des hélicoptères les poursuivant. Ils
auraient exécutés les otages avant de prendre la fuite. Il a cependant
mis l'accent sur le fait que le MNLA ne serait pas auteur, ni
commanditaire de ces enlèvements.
Ces 2 témoignages concordent sur deux points, un problème mecanique ayant entrainé l'arret d'un des véhicules et la présence des hélicoptères français rapidement après l’Enlèvement et leurs interventions sur le théâtre d’opération avant l’exécution des otage, alors que selon les sources gouvernementale les hélicoptères devaient se trouver à plusieurs centaine de km a ce moment la.
Lors d’une réunion de crise consacrée à
cette affaire et présidée par le chef de l’Etat, François Hollande,
Laurent Fabius a souligné : «Les assassins, ce sont ceux que nous
combattons, c’est-à-dire les groupes terroristes qui refusent la
démocratie et qui refusent les élections (…) Ghislaine Dupont et Claude
Verlon ont été kidnappés par un petit commando et emmenés hors de Kidal.
Leurs corps ont été retrouvés à 12 km (...) à quelques mètres de la
voiture fermée à clé, il n’y avait aucun impact de balle sur la
voiture.»
Pour nombre de spécialistes des
questions sécuritaires : «Il n’est pas question pour l’État français,
qui venait de dépenser plus de 20 millions d’euros pour la libération
des quatre otages détenus par des terroristes depuis plus de trois ans,
de reprendre à zéro une autre négociation et de payer une nouvelle
rançon, d’autant que ces derniers jours, le gouvernement est au centre
de lourdes critiques», explique une source sécuritaire au fait de la
situation au Sahel.
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