jeudi 9 août 2012

Chaque présidents reçoit ses dictateurs


Après Nicolas Sarkozy qui a invité Kadhafi a l’Elysée, François hollande a invité lui le roi du Bahreïn. Le 23 juillet dernier, le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al-Khalifa, était reçu à Paris. La Garde Républicaine a salué le roi à sa descente d'avion, devant lequel un tapis rouge avait été dressé. Pourtant François Hollande avait affiché sa volonté de rompre avec ses prédécesseurs, promettant de « ne pas inviter les dictateurs à Paris ».

Mais en France, aucun journaliste n'avait été prévenu de la visite de ce souverain accusé d'avoir réprimé dans le sang un début de révolte en 2011. Après des troubles en partie violents en août et septembre 2010, des centaines de personnes ont été emprisonnées et certaines retenues dans une prison secrète et durement torturées. Bien que les prisonniers et prisonnières aient déposé plainte pour torture devant la justice, les autorités n’ont mené aucune enquête. L’accès aux prisonniers et prisonnières ainsi qu’à leurs avocats rendu très compliqué. Les sites web, les news-lettres et autres médias d’opposition ont été interdits. Le droit de réunion a été limité et les organisations des droits humains ont été muselées. La France avait d’ailleurs contribué à former les forces de l’ordre bahreïnies à la « gestion des foules ».

Pendant que le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius rencontrait son homologue bahreïni et la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, recevait le conseiller du roi pour les affaires culturelles et scientifiques. Là encore, des rencontres très médiatisées à Bahreïn mais invisibles sur les sites des ministères français.  

Dans l'Hexagone, il a ensuite été annoncé un accord de coopération dans le domaine des droits de l'Homme et de la presse. Mais il a été oublié de parler d'un accord bien plus large portant notamment sur «une coopération militaire». Le député socialiste Pouria Amarshahi, également secrétaire national du PS en charge des droits de l'Homme, «désapprouve cette visite». «Je ne vois pas l'intérêt de cet accord avec ce pays. Je ne comprends ni l'objectif ni la finalité de cette coopération»

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