Afin de préparer son interview sur bfm, Jérôme Cahuzac a fait appel à une communicante spécialiste de la gestion de crise, Anne Hommel qui était déjà derrière l’interview de DSK sur TF1 suite a l’affaire du Sofitel. On remarque donc que ils emploient tout les deux le même types de tournure de phrase, les même mots : mains rapprochées sur la table, prosodie robotique, mine de dégoût, « faute morale », formule sémantique répétée plusieurs fois.
Le visage est marqué, crispé, les yeux sont tirés vers le bas, la tonalité de la voix se veut basse et monotone, Au final cela ne ressemble pas du tout à une confession spontané mais a une mise en scène afin de tenter d’atténuer voir d’apitoyer les français sur son sort.
Cependant au travers de l’interview et malgré ses conseillés en communication, il nous adresse au travers des lignes un véritable aveu des mensonges du gouvernement car à écouter attentivement l’interview de Cahuzac sur BFM, on peut difficilement penser que sa hiérarchie, à savoir Hollande, Ayrault et Moscovici ignoraient la vérité et n’était pas au courant.
Notons tout d’abord cette phrase : "ceux qui m’ont vu à ce moment ont vu comment je me consume alors (après les révélations de mediaparts)." Il indique ici de façon explicite qu’il était impossible pour sa hiérarchie de ne pas savoir et qu’ils ont vu leur ministre chargé du budget à partir de la révélation être marqué par le mensonge et que cela apparaissait dans son attitude.
Autre réponse pour le moins ambigu, à la question : « "le président, le premier ministre, le ministre des finances savaient-ils ?", réponse de Cahuzac : "J'ignore si le Président savait ; à lui aussi, je n’ai pas dit la vérité." Cette phrase fait plutôt supposer qu’Hollande pouvait savoir mais ne le disait pas forcément à Cahuzac. "Je n’ai pas dit" n’équivaut pas, en effet, à "je n’ai jamais dit". Cahuzac ne dit pas si Ayrault ou Moscovici savaient ou ne savaient pas. Il dit juste qu’il leur a menti.
D’ailleurs Moscovici, il y a quelques jours, a révélé qu’il avait été demandé le 14 décembre 2012 à Cahuzac de signer un document déclarant qu’il ne possédait pas de compte à l’étranger, ce que le ministre du budget a refusé de faire. Ajouté à cela sa combustion apparente suite aux révélations, l’attitude du gouvernement pose question.
Ajoutons à ces faits les très curieuses questions posées qui permettaient comme par hasard à Cahuzac de passer entre les gouttes des investigations puisque qu’aucune question n’a été posée à Singapour, alors que c’était la domiciliation supposé de son compte. De plus la gestuel de l’ex ministre lorsqu’il tente un démenti est équivoque : aucun clignement d’œil et un visage fermé voire complètement figé quand il affirme « j’ai indiqué ce montant / ce compte n’a jamais permis de financer la campagne du PS ». Tous les doutes sont permis. Alors que lorsqu’il est dans la sincérité il a une autre gestuelle très spécifique : haussement des sourcils, clignements des yeux, fluidité des mouvements du buste …
D’ailleurs Ayrault a tenté de discréditer l’interview de son ancien ministre pour en atténuer les sous entendus il a donc jugé mercredi sur France Inter que l'interview de l'ex-ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac avait "un côté pathétique" et il s’est d’ailleurs sentit obligé de nier à nouveau leurs connaissances sur l’existence du compte.
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