Les prévisions de Bercy déjà bonne pour la poubelle
Le Haut Conseil des finances publiques chargé de rendre un avis sur les prévisions macroéconomiques associées aux principaux textes financiers du gouvernement et sur la « cohérence » de ces textes avec la trajectoire de retour à l'équilibre des finances publiques souligne qu'un « un léger recul du PIB en 2013 et une croissance sensiblement inférieure à 1,2 % en 2014 ne peuvent pas être exclus ». Un scénario que partage le FMI, ce dernier tablant désormais sur un recul du PIB cette année (+ 0,1 %) avant une croissance limitée à 0,9 % l'an prochain. Quant à la prévision d'une hausse du PIB de 2 % par an à partir de 2015, celle-ci est « incertaine », poursuit le Haut Conseil. Il estime ainsi que les prévisions du gouvernement sont erroné et que toute les prévisions et la feuille de route qui en découle avec plus de 6 milliard de nouveau impôts et 14 milliard de baisse de dépense sera insuffisante et que tous les calculs du gouvernement sont à revoir afin d’atteindre l’objectif de déficit de 2.9%.

Il dénonce dans le même temps la tendance des gouvernements à surestimer la croissance de plus de 0.9% en moyenne a court terme et de plus de 1.1% a moyen terme. Il regrette ainsi que le gouvernement parte sur des estimations volontairement optimiste qui vont affecter le programme de stabilité présenté. Le Haut Conseil souligne les « fragilités » des perspectives de moyen terme, notamment en ce qui concerne le retour de la croissance potentielle à un rythme proche de celui d'avant crise, et la capacité de l'économie à dépasser dès 2015 son potentiel. il remet également en cause le manque d’informations qui lui ont été communiqué par Bercy et se plaint des délais dans lesquels il a dû travailler.
Bruxelles, qui reçoit elle aussi les avis du Haut Conseil, pourrait, du coup demander des comptes a l'exécutif français. C'est d'ailleurs d'Europe qu'est venue l'obligation d'instaurer ce Haut Conseil. Ce point figure dans le traité européen sur la règle d'or de mars 2012, négocié à l'époque par Nicolas Sarkozy.
Après avoir vilipendé ce traité pendant la campagne, la gauche une fois au pouvoir l'a ratifié expliquant que ce Haut Conseil serait le meilleur garant d'une saine gestion publique. La sèche réaction de Bercy, mardi suite a ces publications, indique qu'elle a depuis lors changé d'avis.
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