vendredi 7 juin 2013

La tragédie des extrêmes

Suite au décès de Clément Méric, lors d’une rixe entre groupes extrémistes, se pose la question de la dissolution de ces groupes incitant à la haine.
C’est la deuxième fois en une semaine qu’un étudiant décède suite a une rixe, déjà mardi dernier un élève ingénieur des arts et Métiers Paris est décédé de ses blessures suite à une altercation au sujet d’une cigarette : « les raisons qui ont conduit à l’altercation tragique n’ont pas encore été clairement établies, mais il pourrait s’agir désormais d’une histoire de cigarette entre les deux hommes ». Décès dont la presse s’est très peu fait l’écho alors que « L’autopsie pratiquée à l’institut médico-légal de Reims fait d’ailleurs état d’une extrême violence ».
Mercredi l’altercation entre les deux groupes extrémistes s’est produits près de Saint Lazare où la rixe a opposé des jeunes nationalistes à des militants d’extrême gauche. La confrontation a eu lieu à l’issue d’une vente privée de vêtements Fred Perry (marque prisée par les skinheads d'extrême droite et d'extrême gauche). Après avoir reçu un coup violent, Clément Méric est tombé et sa tête a alors heurté un plot en métal. D'après le mouvement action antifasciste Paris-Banlieue, Clément Méric, 19 ans, syndicaliste et militant antifasciste, était originaire de Brest et suivait des études à Sciences Po.

Un grand nombre de politique de gauche et d’extrême gauche ont immédiatement voulu faire un lien avec les manifestations de « la manif pour tous ».
Pierre Bergé a ainsi indiqué sur twitter : "L'immonde barjot avait promis du sang, le voilà qui éclaboussent la démocratie et la république. Cette #manifpourtous se rend-elle compte ?". (Pierre Bergé avait d’ailleurs appelé de ses vœux l’explosion d’une bombe pendant une manifestation de « la manif pour tous »)
On peut d’ailleurs voir apparaitre sur le web certain commentaire appelant à venger sa mort par un meurtre : «un mort chez nous, un mort chez eux.

Face à ce déferlement d’accusation le député UMP de Paris Bernard Debré a fait part de son indignation : "C'est monstrueux de dire ça. Les milliers et millions de personnes qui ont manifesté avec des enfants n'ont rien à voir avec ça. C'étaient des manifestations bon enfant, et malheureusement, comme dans toutes les manifestations, de droite comme de gauche, il y a des groupuscules qui viennent ternir ce climat. Cette assimilation est même honteuse pour la mémoire de ce pauvre garçon tué par ces fascistes." Le député de la manche Philippe Gosselin s'est également emporté contre l'attitude de la majorité sur RMC. Selon lui, "la Manif pour tous n'a jamais, de près ou de loin, cautionné quoi que ce soit".

Avec l’aide des caméras de surveillance et des témoins, la police poursuit ses investigations. Selon les premiers éléments de l’enquête, un vigile présent sur les lieux du drame et qualifié de témoin "principal" par la police met en cause les quatre militants du groupuscule antifascistes auquel appartenait la victime.
Le point qui a pu l’interviewé indique : « l’un de ces militants très remonté, avait des gants de boxe dans son sac et a incité les autres à se battre contre les skinheads ». il a ajouté que Clément Méric aurait déclaré à propos des skinheads : "ce sont des gens qui ne devraient même pas être vivants." Il maintient toutefois que Clément n'était pas le meneur, et que si son camarade ne l'avait pas poussé à se battre, rien ne serait arrivé.

Selon une source policière, il était connu des services spécialisés comme appartenant à un groupe de militants d'extrême gauche qui recherchait la confrontation avec des militants d'extrême droite, notamment la vingtaine de skins constituant le noyau dur des JNR.
Ainsi le groupe Antifa dont faisait partie la victime se présente comme des chasseurs de skins. Les premiers groupes chasseur de skins se sont formé au début des années 80 en réponse aux groupuscules issus de la mouvance skinhead. Ils ont affirmé leurs convictions à coups de poing.

Les JNR, ( Jeunesses nationalistes révolutionnaires) sont la garde rapprochés de Serge Ayoub ancien leader des skinheads parisiens, aujourd'hui à la tête d'un mouvement Troisième voie. Ils sont considérés par ce dernier comme «l'élite» de ses troupes, qui, plus prosaïquement, jouent le rôle de service d'ordre. Troisième voie et les JNR font partie de la mouvance nationaliste révolutionnaire, qui refuse capitalisme et communisme.


Alors que trois personnes placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête ont été relâchées vendredi, cinq gardes à vue sont toujours en cours dont celle de l'auteur présumé des faits, un skinhead de 20 ans. Selon une source policière, plusieurs des gardés à vue sont connus comme proches du groupuscule Troisième Voie et des JNR

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