Le n°3 de la gendarmerie française, le général de corps d'armée Bertrand Soubelet brosse un portrait peu flatteur de la politique pénale française, trop clémente à son goût envers les voyous. Ses propos, tenus le 18 décembre devant la commission parlementaire de «lutte contre l'insécurité» font l'effet d'une bombe. Il n'hésite pas a dénoncer la politique pénal de la garde des sceaux christiane taubira.
Pendant plus d'une heure et 24 minutes d'audition, il a brossé un tableau sans concessions. Il a commencé par dénoncer la lourdeur des procédures «sur le plan juridique», qui complique le travail des gendarmes, le général Bertrand Soubelet indique que «les délinquants le savent et profitent du système». «Les gendarmes sont inquiets car on prend plus soin des auteurs que des victimes», dénonce le gendarme, précisant qu'en 2013 il y a eu une hausse de 4% de personnes mises en cause par ses services alors que le nombre de placements sous écrou «a diminué de 33%». «Évidemment, l'insécurité et le sentiment d'insécurité ne cesseront d'augmenter tant que la réponse collective à la délinquance ne sera pas adaptée», indique-t-il.
La réponse pénale est, selon lui, «en décalage». Il enfonce le clou en assurant: «Les auteurs d'atteintes aux biens (cambriolages, vols...), les plus importantes numériquement, bénéficient d'un traitement pénal qui leur permet de continuer à exercer leurs activités.» le général Soubelet considère certes que «la délinquance n'augmente pas en valeur absolue» mais qu'il existe bel et bien «une réelle insécurité dans notre pays».
Il continue en citant une synthèse datée du jour même de l'audition et reprenant les conclusions de commandants de groupements de gendarmerie départementale, il révèle que 65% des cambrioleurs interpellés dans les Bouches-du-Rhône en novembre 2013 «sont à nouveau dans la nature». «Quand vous lâchez 65% de ceux qui se sont rendus coupables d'un certain nombre d'exactions, comment voulez-vous que les chiffres baissent?, s'interroge le général Soubelet, c'est tout à fait impossible. Vous pouvez multiplier par deux les effectifs de gendarmes dans les Bouches-du-Rhône, cela ne changerait rien. La réalité, c'est celle-là, je pense que c'est mon devoir de vous le dire, de manière peut-être un peu crue.»
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